WERCHTER-Il est 23 heures. La pluie inonde toujours la plaine de Werchter. Les pieds gonflés par la boue, les cheveux détrempés par les trombes d'eau et la mine satis- faite, quelque 31.000 kids arpen- tent lentement les chemins maré- cageux du Brabant wallon. Bon Jovi vient de terminer son show. Un set de près de deux heures ex- clusivement consacré aux hits dé- crochés par le combo de New Jer- sey depuis douze ans maintenant. De Living'on a prayer à This ain't a love song, en passant par You give love a bad name, Bad me- decine et Always, le répertoi- re a laissé très peu de temps morts au public, invité par Jon à répondre instanta- nément aux salves plom- bées de ces tubes hard rock FM. On aime ou on n'aime pas, ça marche. Très fort même, comme nous l'expliquait Richie Sambora, guitariste de Bon Jovi, une poignée d'heure avant le concert... " Nous avions une certaine notion du suc- cès. Mais après l'album Keep the faith, sorti il y a deux ans, et notre compilation Crossroad, parue l'automne dernier, cette aventure a pris des pro- portions insoupçonnable. |
Quand j'ai commencé à écouter de la musique, mon rêve était d'avoir ma propre guitare. A quin- ze ans, j'ai reçu une six cordes. Puis j'ai caressé l'envie de jouer dans des petits clubs. Lorsque j'ai pensé : " Ca y est, j'ai obtenu ce que je désirais ! " De dix specta- teurs, nous sommes ensuite pas- sés à cent. De cent à mille... De mille à trente mille, comme ce samedi à Werchter. Aucun membre du groupe n'aurait pu prévoir une telle ascension ! " Cette ascension verti- gineuse ne s'est pas faite sans concession. Rangé à ses début dans la catégorie hard rock, Bon Jovi a vite bousculé les meubles pour touché |
davantage le grand public. A coups de ballades FM (dont Al- ways est le plus bel exemple) et de clips à l'esthétisme bien calculé (comme le très exotique This ain't a love song tourné dans le temple Ayuthaya en Thaïlande), Bon Jovi a élargi son public, quitte à déce- voir les fans purs et durs de la pre- mière heure. " Nous avons évolué vers des structures plus mélodiques. Cette étiquette hard rock, on ne la re- vendique pas. On fait du rock. C'est tout. Regarde les Stones, ils reprennent des morceaux de Mo- town, chantent encore leurs vieux tubes des années soixante et pro- posent des compositions intéres- santes sur leur nouv- vel album. Le rock and roll n'a rien de statique. Sauf pour ceux qui restent toute leur vie avec des oeillères. Nous avons baptisé notre compilation Crossroad (carre- four), car on voulait justement montrer à nos fans qu'on allait emprunter de nouveaux chemin. Sur These days, notre nouveau CD studio, on peut déjà sentir ce que sera Bon Jovi de demain. " Luc Lorfèvre |
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